Tous les articles par Fanch Broudic

THOMIN Jean-Pierre 2025

  • Maire honoraire de Landerneau, ancien conseiller général et régional.

Publications

  • Auteur d’une thèse, Du commerce maritime à l’industrie. Stratégies négociantes à Landerneau (1660-1845), publiée aux Presses universitaires de Rennes, 2025.

Du commerce maritime à l’industrie. Stratégies négociantes à Landerneau (1660-1845)

Afin de développer leurs affaires et de promouvoir le commerce maritime dans leur ville, les négociants de Landerneau mettent en œuvre, aux xviiie et xixe siècles, un ensemble de stratégies, dont seront présentées les plus importantes.

Certaines, celles qui relèvent d’initiatives ou de décisions locales, sont couronnées de succès, telles la réalisation d’un équipement portuaire, le développement d’un commerce actif, la conquête des marchés de la Marine, la captation du marché des crées, le passage à l’industrie.

D’autres, qui relèvent de décisions de l’État, ne se concrétisent pas, par exemple la demande de privilège du commerce des îles ou le choix du chef-lieu du Finistère, qui constituent des échecs. Ainsi, le monde du négoce landernéen, qui fait preuve d’efficacité sur son territoire et au plan économique, tend à délaisser le champ politique, où il manque de relais pour porter ses demandes.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

BODENES Philippe 2025

Philippe Bodénès est docteur en histoire moderne, UMR 9022, Laboratoire Héritage, CY Cergy Paris

Vivre et travailler à bord des vaisseaux de la seconde Compagnie des Indes (1719-1769)

Jusqu’au bout des limites physiques !

Loin des magnifiques couleurs des toiles dites « Indiennes », loin de l’image d’Épinal du voyage « à la Chine », les conditions de vie et de travail à bord des vaisseaux de la Compagnie des Indes sont cauchemardesques et les hommes vivent un enfer de plusieurs mois.

La force du vent pousse les vaisseaux du xviiie siècle à travers les océans, mais les hommes, à la force de leur bras, réalisent les manœuvres heure après heure, jour après jour. Sans un équipage en pleine forme, le vaisseau est en danger à l’approche des côtes. Sans la capacité physique des gabiers de gérer la voilure, le vaisseau ne réalise pas la route souhaitée par les pilotes. Le voyage prend du retard. Les restrictions de nourriture et d’eau guettent l’équipage et l’affaiblissent.

Lorsque le sifflet du maître claque un ordre sur le pont, les gabiers doivent jeter leurs forces dans les mâts et sur les vergues. Immédiatement, les voiles sont affalées et la vitesse du navire réduite. Mais pour réussir toutes ces manœuvres, encore faut-il avoir un équipage en bonne santé, ce qui est loin d’être toujours le cas. En effet, l’épuisement, les blessures, la mort, les maladies, le scorbut déciment les équipages.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

POURCHASSE Pierrick 2025

Professeur émérite d’histoire moderne au CRBC, spécialiste des échanges maritimes aux Temps modernes, ainsi qu’à l’histoire économique de la Scandinavie aux xviie-xviiie siècles.

Les Hollandais au Croisic

Aux xviie et xviiie siècles, les navires des Provinces-Unies, en raison de leur faible coût de fonctionnement, dominent sur les routes maritimes du grand cabotage européen. Le transport du sel joue un rôle de première importance dans le fonctionnement de la navigation hollandaise et la présence de négociants ou de commissionnaires d’origine néerlandaise est habituelle dans tous les ports du sel, à l’exemple du Croisic.

De plus nombre de négociants ou d’entreprises locales ont des relations commerciales suivies avec leurs homologues des Provinces-Unies. Cette intervention a pour but de montrer les raisons de cette présence néerlandaise et d’expliquer le fonctionnement des échanges effectués par la flotte et le monde marchand néerlandais.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

RIVAULT Antoine 2025

Maître de conférences en histoire moderne à l’UBO.

Publications

Ouvrage récent : Le duc d’Étampes et la Bretagne. Le métier de gouverneur de province à la Renaissance (1543-1565), Presses universitaires de Rennes, 2023.

Le commerce maritime breton et la guerre de course rochelaise

Risques, insécurité et stratégies marchandes (1568-1628)

Pendant les guerres de Religion, les huguenots développent une conséquente guerre maritime depuis La Rochelle. Moyen de s’enrichir tout en affaiblissant l’ennemi, la course apparaît pour les Rochelais comme particulièrement rentable. Mais si les structures et les mécanismes de la course huguenote sont assez bien connus, le sort de ceux qui la subissent demeure obscur.

Des sources renouvelées permettent en particulier de saisir qu’une grande majorité de navires pris par les Rochelais sont de petites barques bretonnes qui commercent avec l’Espagne. Il s’agira ainsi d’évaluer la course, d’en mesurer les conséquences sur le commerce breton, et enfin d’analyser les stratégies mises en œuvre par les marchands afin de la contourner.

HULOT Olivia 2025

  • Archéologue, responsable des littoraux de Bretagne et de Loire-Atlantique au DRASSM
  • Communication présentée en lien avec Julien Bachelier.

L’épave médiévale de Primel (Plougasnou, Finistère)

Au cours des années 1970, au pied de la pointe de Primel, les premiers indices d’une épave sortent des eaux. Les lingots de cuivre orientent, dans un premier temps, vers un navire protohistorique. Puis, au début des années 2020, une expertise suivie de fouilles subaquatiques mettent au jour d’autres lingots, des barres minérales et divers éléments végétaux et ichtyofauniques.

Ces nouvelles découvertes permettent non seulement de préciser le contenu de la cargaison et de revoir la datation. L’épave de Primel serait très probablement des XIe-XIIe siècles et elle vient rejoindre le maigre chapelet des autres épaves médiévales bretonnes (Trélévern, Aber Wrac’h, Sud Minou, Trez Malaouen).

La communication revient sur les étapes et le contexte de la découverte, et une relecture des quelques rares textes de la période et de la région proposera des hypothèses sur le port vers lequel pouvait se diriger – ou bien partir – ce navire disparu.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

HUMBERT Marion 2025

Archiviste-paléographe, conservatrice du patrimoine et directrice des archives départementales du Morbihan. Publication à paraître : « Archives et archives de fouilles : pour une culture partagée de l’évaluation et de la sélection », La Conservation sélective des biens archéologiques mobiliers, 5e table ronde du Réseau interprofessionnel des gestionnaires de mobilier archéologique, Vannes, 2024.

Entre professionnels de la conservation

Quand la Quiberonnaise fait don de son fonds historique aux archives départementales du Morbihan

Fondée en 1921, la conserverie la Quiberonnaise a été rachetée en 2023 par l’entreprise La Belle-Îloise. À cette occasion, un important ensemble d’archives historiques a fait l’objet d’un don aux archives départementales du Morbihan grâce à l’initiative de Thierry Jourdan, petit-fils des fondateurs de la Quiberonnaise, et au soutien de Caroline Hilliet Le Branchu, alors présidente directrice générale de la Belle-Îloise.

La prise en charge de ce fonds est l’occasion de revenir sur l’histoire de l’entreprise et de présenter un aperçu des documents et objets, habituels et inhabituels, dont la conservation est à présent confiée aux archives du Morbihan.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

CUCARULL Jérôme 2025

Professeur d’histoire-géographie dans le secondaire, chercheur associé au crbc (ubo, Brest). Spécialiste de l’histoire économique et sociale des XIXe et XXe siècles.

Capitaux et réseaux économiques au sud du pays d’Auray 

Les entrelacs d’un système dual, entre écosystème local et dominance extérieure, 1850-1940

Sur le territoire situé au sud d’Auray, à la fois maritime et agricole, une double logique économique s’installe dans le dernier tiers du xixe siècle, entre les activités traditionnelles, dont la pêche à la sardine est le symbole, et développement du tourisme. Pour mesurer l’incidence de cette évolution sur le territoire, notre étude s’étend sur douze communes appartenant à l’actuelle communauté de communes aqtA (Communauté de communes Auray Quiberon), en incluant la presqu’île de Quiberon et la ria d’Étel (sans comprendre les îles).

Après avoir évoqué les sources sérielles disponibles (recensements de la chambre de commerce, documents fiscaux ou des justices de paix), en soulignant leurs limites, nous poserons la question du rayonnement de l’économie locale et de sa dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur à partir du trafic des ports locaux de Quiberon, La Trinité-sur-Mer et Étel, avec un flux d’échanges maritimes vers Nantes et Bordeaux. Quelques bilans de faillite confirment la relative marginalisation de Vannes et Auray dans la fourniture de marchandises.

Le tissu industriel qui se développe à cette période, fortement en lien avec les ressources halieutiques, montre cette dépendance. Au travers de l’analyse des créateurs et de la répartition des capitaux sociaux des entreprises, nous évoquerons les circuits financiers qui marginalisent grandement les acteurs locaux au détriment souvent de Parisiens, montrant cependant la plasticité de cette évolution en évoquant notamment les conserveries, la meunerie ou la valorisation des varechs.

L’effet des services induits par le développement touristique

Le tissu commercial, évoqué à partir d’une base de données de 1 300 commerçants et artisans, se transforme sous l’effet des services induits par le développement touristique (développement des capacités d’accueil et activités immobilières par exemple). Nous montrerons la dynamique des acteurs locaux et la part grandissante des acteurs extérieurs dans cette évolution.

L’adaptation de l’économie locale, accélérée après la Première Guerre mondiale, amène une dichotomie assez nette, mais nuancée, entre les activités de service de proximité exercées par des personnes originaires de la région et des activités nouvelles, tenant compte des opportunités de développement local, qui sont essentiellement initiées par des personnes extérieures, avec en particulier une dominance nette de Nantes et Paris. Nous verrons enfin dans quelle mesure les besoins des touristes accélèrent le développement de certains éléments de modernité (dépôts de gaz et pétrole, publicités…). Des conflits d’usage apparaissent entre des projets industriels et le développement du tourisme montrent la transition qui s’opère alors.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

LE MEUT André 2025

Sonneur de bombarde

Caractéristiques du chant vannetais avec des exemples chantés

Après avoir transcrit pendant des années des milliers d’airs bretons, André Le Meut présente le fruit de ses réflexions à travers de nombreux exemples visuels et sonores rencontrés lors de son travail de valorisation du patrimoine immatériel breton vannetais avec le chercheur-collecteur Donatien Laurent (CRBC), le chanteur-collecteur Loeiz Le Bras (Dastum), le chanteur-collecteur Yann-Fañch Kemener et la collectrice Monique Le Boulch (Radio Bro Gwened).

Venu d’une famille de paysans chanteurs, André Le Meut sonne de la bombarde en couple (bombarde et biniou), duo (bombarde et orgue) et bagad (Roñsed mor de Locoal-Mendon). Il chante aussi avec son père, ses frères, les Kanerion Pleuigner et avec différents musiciens (piano, accordéon).

Titulaire du diplôme d’études musicales, du diplôme d’État puis du certificat d’aptitude à l’enseignement de musiques traditionnelles, ainsi que du diplôme de compétence en langue bretonne, il travaille depuis fin 2005 aux Archives départementales du Morbihan à la valorisation et mise à disposition d’archives manuscrites et sonores relatives à la musique, au chant et à la langue bretonne en pays vannetais.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

LAGABRIELLE Yves 2025

Géologue, Directeur de recherche honoraire de première classe au CNRS

La sismicité actuelle et historique du Massif armoricain. Estimer l’intensité des tremblements de terre préhistoriques en Bretagne

La sismicité instrumentale est enregistrée continuellement par des appareils modernes calibrés à l’échelle mondiale et organisés en réseaux globaux. La puissance des séismes enregistrés par ces réseaux est appelée Magnitude. La sismicité historique quant à elle représente l’activité sismique déduite de l’analyse des dégâts infligés au bâti et autres structures humaines par les tremblements de terre des temps passés, lorsque les sismomètres n’existaient pas.

La puissance de ces séismes anciens est évaluée selon les gradations d’une échelle d’Intensité sismique épicentrale, de type échelle msk. La sismicité historique s’appuie également sur les écrits anciens relatant des destructions ou décrivant les réactions de la population. De très nombreux malentendus et interprétations erronées viennent de la confusion fréquente faite dans les médias entre Intensité et Magnitude. Nous verrons au cours de l’exposé comment corriger, pour la Bretagne, les erreurs dues à cette confusion.

La sismicité instrumentale du Massif armoricain place cette région dans les zones d’aléas faibles à modérés. Plusieurs séismes récents ont été particulièrement étudiés, comme celui d’Hennebont, le 30 septembre 2002, ce qui permet de comprendre les causes de la sismicité régionale. La sismicité historique de l’Armorique mentionne des événements d’intensité msk faible relativement comparables à ceux de l’époque actuelle (Meucon, 1930 par exemple), mais signale que des événements d’intensité moyenne et potentiellement destructeurs se sont produits dans des régions proches de la Vendée (Bouin, 1799).

On trouve également dans la littérature et dans les médias des références à des séismes historiques prétendus de très forte intensité msk (Vannes, 1289 ; Locmariaquer, 1722) qui aurait pu abattre des menhirs. Pour ces dates, il est intéressant de noter que les catalogues historiques et la banque de données paléosismique européenne ahead ne mentionnent aucun événement dans les villes et régions alentours, ce qui est très surprenant pour des séismes supposés forts. Ces points seront discutés après un rappel simple des principales caractéristiques géologiques des séismes.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.

Le BOUËDEC Gérard 2025

Professeur émérite d’Histoire maritime de l’Université de Bretagne Sud.

Publications

  • Une histoire portuaire, Une nouvelle histoire de Lorient des origines à nos jours (1666-2016), PUR, 2017 (avec Christophe Cérino) ;
  • Lorient et le Morbihan, une histoire de ressentiments et de rivalités (1666-1914), PUR, 2019 ;
  • La presqu’île de Quiberon, le Pays des deux mers (début xviiie siècle-1940), Coop Breizh, 2020 ;
  • Stratégies sociales et matrimoniales des familles des élites lorientaises des origines au milieu du xxe siècle, Lorient, 2021 ;
  • Le littoral, Le passé futur de la Bretagne (avec Yves-Marie Paulet), CRBC, 2023 ;
  • Les compagnies des Indes, Ouest-France, 2024.

La presqu’île de Quiberon, pays des deux mers

Une trajectoire originale, du début du XVIIe siècle aux années 1960.

Délimitation d’un territoire de Plouharnel à Belle-Île : il est difficile d’isoler Quiberon de la presqu’île, coupée tardivement et sans arguments en deux communes. Il est impossible de ne pas prendre en considération un axe de circulation dont le terme est Belle-Île, et il n’est pas possible de faire abstraction que ce territoire s’insère dans les grandes mutations des territoires littoraux depuis au moins le XVIIe siècle.

Il est un territoire d’interface entre l’aire lorientaise et le golfe du Morbihan : cette position implique qu’il soit sur le front des guerres maritimes du milieu du xviie siècle à 1945 et dont les traces sont très visibles (Port-Haliguen/Fort Neuf, Saint-Julien et le Fort de Penthièvre).

Objectif : reconstituer sur le temps long la trajectoire d’un territoire maritime situé au centre d’une zone stratégique, maillon d’un pôle caboteur morbihannais qui a réussi à construire un développement équilibré, à saisir les opportunités de la révolution sardinière et de l’innovation balnéaire, et à développer des villes-ports/stations balnéaires entre deux mers.

Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.