De l'honneur et des épices

De l’honneur et des épices. Les magistrats de la Chambre des comptes de Bretagne, XVIe-XVIIe siècles

Dominique Le Page, De l’honneur et des épices. Les magistrats de la Chambre des comptes de Bretagne, XVIe-XVIIe siècles, Robert Descimon (préf.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, avec le soutien de l’université de Nantes, du Centre Georges-Chevrier et de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, 2016.

Apparues au tournant des XIVe et XVe siècles dans le royaume de France et dans les principautés qui évoluaient dans sa mouvance, les Chambres des comptes ont connu leur « âge d’or » au Moyen Âge en étant associées à la mise en place d’une fiscalité permanente et à la construction des domaines princiers. L’évolution institutionnelle leur a été préjudiciable à partir du XVIe siècle avec la concentration du pouvoir au sein du Conseil royal et des instances qui en dépendaient, le recours croissant aux financiers pour alimenter les caisses de la monarchie, la concurrence des parlements, des bureaux de finances ou des intendants.

Malgré cela, elles n’en ont pas moins continué à jouer un rôle dans le contrôle de « l’argent du roi », en encadrant notamment le développement de nouvelles fiscalités comme celle des villes ou des états provinciaux, et dans la préservation de l’intégrité du domaine royal, ce qui les conduisait à recevoir les hommages des vassaux, à enregistrer des actes aussi divers que les lettres d’anoblissement ou de naturalité, à veiller à la conservation des archives ayant trait aux droits du roi.

Par leur caractère de cours souveraines, elles ont attiré tout au long de l’époque moderne une part des élites du royaume, en quête d’honneur et d’épices, qui voulaient bénéficier des privilèges qu’elles octroyaient à leurs magistrats dont celui de l’anoblissement graduel était sans doute le plus important. À travers l’exemple de la Chambre des comptes de Bretagne des années 1540 à la fin du règne de Louis XIV et surtout de l’étude de son personnel, cet ouvrage voudrait apporter une contribution à la connaissance de ces institutions et dégager quelques ressorts de la « société d’offices » qui s’est mise en place en France à partir du XVIe siècle.

Membre du Centre Georges-Chevrier, Dominique Le Page est professeur d’histoire moderne à l’université de Bourgogne après avoir été maître de conférences à l’université de Nantes. Il est l’auteur notamment de Finances et politique en Bretagne au début des Temps modernes, 1491-1547 (1997).

Pour en savoir plus : De l’honneur et des épices