DAUMAS Vincent
Doctorant en histoire à l’Université Rennes 2 (laboratoire Erimit). Sa thèse porte sur les techniques minières dans les Andes du sud au XVIIIe siècle. Par ailleurs, il a travaillé sur les mines de Poullaouen-Huelgoat, et plus particulièrement sur les techniques métallurgiques qui y étaient utilisées, dans le cadre d’un stage à l’ASAM (Association de Sauvegarde de l’Ancienne Mine) et à la Maison de la Mine de Locmaria-Berrien.
Il est intervenu en visioconférence au congrès 2022 de la SHAB à Carhaix sur le sujet suivant :
Une porte d’entrée à la technique industrielle : les mines de Poullaouen et du Huelgoat aux XVIIIe et XIXe siècles
Cette communication porte sur les mines de plomb argentifère de Poullaouen et du Huelgoat, parmi les plus importantes de France aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles. Elles ne le furent pas seulement par le poids de leur production, mais aussi par l’apport technique qu’elles représentèrent pour l’ensemble de la filière minéro-métallurgique française à l’aube de la révolution industrielle. En effet, de nombreux procédés et machineries furent expérimentés pour la première fois dans ces mines, notamment du fait de la forte présence étrangère (allemande et anglaise surtout) dans la direction technique locale.
Par ailleurs, de nombreux ingénieurs et des élèves de l’École des Mines y firent des séjours d’observation, faisant ainsi des techniques utilisées dans ces mines des références pour les exploitations du reste du pays. Un certain tourisme industriel des divers voyageurs passant dans la région se développa même dans la première moitié du XIXᵉ siècle.
Cependant, du fait de son éloignement des grands bassins industriels en développement, le complexe des mines de Poullaouen et du Huelgoat prit de plus en plus de retard à partir de la moitié du siècle. L’exploitation ferma donc en 1866, alors que le reste de la France entrait de plain-pied dans l’industrialisation. Ce site méconnu, dont il reste peu de vestiges, est donc intéressant pour évoquer l’entrée, la diffusion et les rythmes de développement des techniques industrielles en Bretagne et en France.
Le texte de sa contribution est paru dans le tome CI (2023) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 169-192.