Guy Saupin, en septembre 2023. Photo : FB

SAUPIN Guy

Professeur émérite d’histoire moderne – CRHIA-Nantes Université.

Publications :

  • Guy SAUPIN, « Distribution du pouvoir politique dans les petites villes du comté nantais au XVIIIe siècle », dans Jean-Pierre POUSSOU, René PLESSIX (dir.), [La Vie politique et administrative des petites villes françaises du Moyen Âge à nos jours] : actes du colloque de Mamers, organisé, en décembre 1994], Mamers, Société d’histoire des petites villes, 2002, p. 131-145.
  • Guy SAUPIN, « Élite sociale et pouvoir municipal dans les villes littorales de Bretagne aux Temps modernes », dans Gérard LE BOUËDEC, François CHAPPÉ (dir.), Pouvoirs et littoraux, du XVe au XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1999, p. 85-97.
  • Guy SAUPIN(dir.), Histoire sociale du politique. Les villes de l’Ouest atlantique à l’époque moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.

Il est intervenu au congrès 2023 de la SHAB à Guérande sur le sujet suivant :

La communauté de ville de Guérande, de sa réforme de 1651 à la veille de la Révolution

L’arrêt du parlement de Bretagne de 1651 légalise l’abandon du modèle traditionnel d’assemblée générale ouverte au profit d’une assemblée fermée de nature corporative et hiérarchisée, reflétant la domination des hommes de loi dans cette ville, siège de sénéchaussée royale. La politique officière de la monarchie, à finalité financière, transforme le statut des charges anciennes de syndic et de miseur et enrichit l’institution de celle de maire. L’effet en reste limité car ces offices sont le plus souvent rachetés par la communauté. Le principal changement concerne la présidence de la communauté pour laquelle le maire se substitue au premier officier de la sénéchaussée et, à partir de 1763, sa députation de droit aux états de Bretagne.

Des difficultés survenues en 1770 montrent que les séances ordinaires de délibération attirent moins que les assemblées électorales : les menaces d’amende s’opposent ainsi à celles de purge. L’étroitesse de la base sociale de cette assemblée fermée soulève la question des manœuvres liées aux liens de parenté, mal réglée malgré l’arrêt du Conseil donné pour Vitré en 1739, mais surtout la puissance de patronage des officiers supérieurs de la sénéchaussée, limitée toutefois par leurs rivalités internes (1775). Cette communauté travaille en bonne harmonie avec l’intendant de Bretagne, via son subdélégué, membre communautaire à un autre titre, mais aussi sous la protection du gouverneur, autorité supérieure nominale, symboliquement renforcée en 1763 par son contrôle a priori de la liste des trois éligibles pour le poste de maire.

La carrière du maire Rouaud de la Ville-Martin permet de saisir l’articulation huilée entre toutes les instances de l’administration monarchique en Bretagne. Son projet de réforme de 1784 illustre le conservatisme étroit qui régit la vie politique locale, loin de tous les débats provinciaux et nationaux de la seconde moitié du XVIIIe siècle, soulignant en cela la rupture profonde provoquée par la Révolution.

Le texte de sa contribution est paru dans le tome CII des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 195-213.