Gildas Salaün, septembre 2023. Photo : FB

SALAÜN Gildas

Depuis 1998, Gildas Salaün est chargé des collections numismatiques du musée Dobrée à Nantes (Grand Patrimoine de Loire-Atlantique). Numismate et historien, il est membre de Société française de numismatique (Bibliothèque nationale de France) et de la Société nationale des antiquaires de France (Louvre). Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages et de nombreux articles. Depuis plusieurs années, ses recherches se concentrent sur la place de Nantes dans le commerce international atlantique.

Publications :

  • Gildas SALAÜN, « La Monnaie nantaise, le commerce espagnol et l’argent américain (1550-1575) », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, t. 156, 2021, p. 315-356.
  • Gildas SALAÜN, La Monnaie de Nantes et l’argent de l’Amérique espagnole (1575-1625), Armor Numis, numéro hors-série, Nantes, Association numismatique armoricaine, 2022, 70 p.

Il est intervenu au congrès 2023 de la SHAB à Guérande sur le sujet suivant :

François Ollivier, les revers d’un maître de la Monnaie de Nantes qui se voulut armateur en basse Loire (1621-1628)

Depuis les premières années du XVIIe siècle, il était de plus en plus difficile pour les maîtres des ateliers monétaires français de se pourvoir en argent hispano-américain. La source, si massive depuis 1575, se tarissait progressivement tandis qu’augmentait la concurrence entre les Monnaies de la façade atlantique. Nantes, longtemps l’un des principaux ports d’entrée du métal blanc, ne faisait pas exception.

Malgré ce contexte peu favorable, François Ollivier, maître de la Monnaie de Nantes, s’était engagé devant le roi à convertir en quarts et en huitièmes d’écu français d’importantes quantités d’argent : près de 2 tonnes chaque année de 1618 à 1624, puis 1,5 tonne jusqu’en 1628. Selon l’usage, Ollivier devait dédommager le roi sur sa fortune personnelle en cas de non-respect de son engagement. N’arrivant plus à s’approvisionner auprès de ses fournisseurs habituels, Ollivier décida de se lancer lui-même dans le négoce avec la péninsule ibérique afin de s’y pourvoir en précieux métal.

À cette fin, il s’associa à des marins du Croisic et du Pouliguen pour emporter diverses fournitures jusqu’à Lisbonne et les y échanger contre argent sonnant et trébuchant, lequel métal devait ensuite alimenter les forges de son atelier monétaire. Ne pouvant être au four et au moulin, ou plutôt à bord des navires et en sa Monnaie, François Ollivier confia la gestion de ses affaires nantaises à son épouse, Marie Colombu, qui devint ainsi la première (unique ?) maîtresse de la Monnaie ! Durant les longues absences du maître, retenu loin de Nantes pour ses affaires commerciales, c’est son épouse qui supervisait et contrôlait la conversion du métal blanc en numéraire français.

Le texte de sa contribution est paru dans le tome CII des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 417-443.