Jacqueline Sainclivier lors du congrès du centenaire de la SHAB, à Rennes, novembre 2021. Photo FB

SAINCLIVIER Jacqueline

Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Rennes 2. Spécialiste de la France au XXe siècle.

Publications :

  • Jacqueline SAINCLIVIER, La Bretagne dans la guerre (1939-1945), Rennes, Ouest- France/Mémorial de Caen, 1994.
  • Jacqueline SAINCLIVIER, « L’engagement des femmes dans la Résistance française », dans Armelle MABON, Gwendal SIMON (dir.), L’engagement à travers la vie de Germaine Tillion, Marseille, Riveneuve, 2013, p. 133-143.
  • Jacqueline SAINCLIVIER, « Les poches de Lorient et Saint-Nazaire. Siège et incertitudes », dans Michel CATALA (dir.), Les poches de l’Atlantique, 1944-1945. Le dernier acte de la Seconde Guerre mondiale en France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 35-48.

Elle est intervenue au congrès 2021 de la SHAB à Rennes sur le sujet suivant :

Les femmes au prisme des sociétés historiques de Bretagne

Si, aujourd’hui, l’étude des femmes et du genre s’est largement développée en histoire, elle ne faisait pas partie des préoccupations du monde cultivé du XIXe siècle ni de celles des sociétés savantes ; les femmes étaient invisibles. Elles apparaissent si elles sont de naissance aristocratique ou royale, ou comme « femmes/veuves de » ou encore sur le mode anecdotique mais quasiment jamais en tant qu’individu autonome.

L’historien ou l’historienne d’aujourd’hui doit parfois « chercher la femme », ce qui rejoint l’interrogation du colloque qui s’est tenu en 1984 à l’initiative de Michelle Perrot sous le titre : « Une histoire des femmes est-elle possible ? » ; sous l’apparente provocation, c’était une incitation à aborder d’un œil neuf l’étude des sociétés. Tournant dans la recherche historique, ce colloque a encouragé les études sur ce thème qui se sont multipliées chez les universitaires mais qu’en est-il dans les sociétés historiques de Bretagne ?

Les statuts de ces sociétés ne renseignent que partiellement sur la place des femmes mais il est possible de mieux connaître celle-ci à travers les sujets traités dans les articles des revues de ces sociétés, en examinant les signataires des articles et la proportion d’adhérentes lorsque cela est possible.

Sans surprise, les sociétés savantes d’archéologie et d’histoire de Bretagne fondées pour la plupart au XIXe siècle reflètent au fil des décennies la société de leur époque avec des nuances d’un département à l’autre ; mais elles ont presque toujours un temps de retard. On peut distinguer trois grandes phases : de la fondation à l’entre-deux-guerres, des années 1940 aux années 1970 et de celles-ci à nos jours. On note une première vague d’adhésions de femmes à partir de l’entre-deux-guerres et une accélération à partir de la fin du XXe siècle. Les autrices, en revanche, restent très rares jusqu’à la fin de ce même XXe siècle. Une évolution qui reflète certes les transformations sociales mais aussi un « plafond de verre » non-dit dans le milieu de la recherche.

Le texte de sa contribution est paru dans le tome C (2021) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 493-511.