RAGUENES Marianne
Le commerce du meuble néo-breton de 1870 à 1930
Marinne Raguenes a présenté une communication sur ce sujet lors du congrès de la SHAB à Loudéac en septembre 2024.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous l’influence artistique et politique du Second Empire, naît en Bretagne un mobilier éclectique de style Henri II agrémenté de scènes de vie champêtre. Ces meubles que l’on nomme pour des raisons de facilité néo-breton, semblent avoir jusqu’aux années 1980 généré une véritable industrie dans la région.
Le 2 mars 1913, dans le journal Le pays breton, on pouvait lire : « Dans les trois départements bas-breton : Morbihan, Finistère et Côtes-du-Nord, plus de cinquante ateliers fabriquent maintenant du meuble dit breton (Charles géniaux, « Le mobilier Provincial français », dans Le pays Breton, 2 mars 1913, p.1. »)
Neuf ans plus tard, dans un numéro spécial de la revue La Vie à la Campagne consacré aux meubles de la région, le critique d’art Maurice Facy signalait onze centres principaux concernés par cette production : Auray, Pontivy, Melrand, Lorient, Quimper, pour le Morbihan, Morlaix, Redon, Rennes, Saint-Servan pour l’Ille-et-Vilaine, Dinan et Quintin, pour les Côtes-d’Armor.
La multiplication de ces ateliers s’observe également à l’échelle des villes. À Auray, par exemple, ils sont nombreux à s’être côtoyés, concurrencés et parfois même copiés. Si la profusion et le développement de ces ateliers attestent de l’engouement suscité par cette production, elle questionne en revanche sur sa commercialisation.
- Comment autant d’ateliers pouvaient-ils se concurrencer ?
- Quelles étaient leurs stratégies de communication ?
- Où se passaient les ventes ?
- Qui étaient leurs clients ?
- Ces derniers étaient-ils originaires de la région ou venaient-ils d’ailleurs ?
- Comment les meubles étaient-ils acheminés ?
Autant de questions sur lesquelles nous proposons de nous pencher en nous appuyant sur différents documents d’archives.
Marianne Raguénès est doctorante en histoire de l’art au Centre de recherche bretonne et celtique. Sous la direction de Nelly Blanchard (UBO, Brest) et de Pascal Bertrand (Université de Bordeaux Montaigne), elle prépare une thèse sur Création, fabrication, diffusion et réception du mobilier sculpté de style dit néo-breton (1865-1930).