MARTINEAU Jocelyn
Conservateur en chef du patrimoine, DRAC des Pays de la Loire, Service régional de l’archéologie
L’enceinte médiévale de Guérande, une énigme historique et archéologique en cours d’étude
À la fois énigme historique et archéologique et symbole d’une ville médiévale fortifiée, l’enceinte de Guérande est aujourd’hui en cours de réexamen par le biais de différentes opérations d’études du bâti et de fouilles sédimentaires prescrites par l’État dans le cadre des travaux de restauration menés par la ville.
Son plan globalement circulaire, essentiellement imposé par son enceinte d’un diamètre moyen de 350 mètres, se développe sur 1 246 mètres linéaires et renferme un espace urbanisé de 11,5 hectares. L’enceinte est ouverte de quatre portes disposées aux quatre points cardinaux de la ville ; la porte Vannetaise, au nord, la porte Saint-Michel, à l’est, la porte de Saillé, au sud et la porte Bizienne, à l’ouest. Elle est, par ailleurs, flanquée de six tours à canon ou tours d’artillerie inégalement réparties sur tout son pourtour : tours Sainte-Anne, Théologale, Saint-Jean, de l’Abreuvoir, Gaudinais et Kerbénet.
Les deux opérations archéologiques menées plus récemment par Camille Marguerite et Céline Chauveau en 2017, ou par Jean-Baptiste Vincent et Hugo Thomas en 2022, révèlent une enceinte relativement hétérogène et sans doute plus conforme à la réalité d’un nombre important d’enceintes urbaines contemporaines de celle de Guérande. On retrouve ici des problèmes de chronologie, de structures, de tracés et de mises en œuvre, qui finissent par poser la question de la réalité de son usage militaire sur le temps long spécifique au xve siècle breton.