LAGABRIELLE Yves 2025
Géologue, Directeur de recherche honoraire de première classe au CNRS
La sismicité actuelle et historique du Massif armoricain. Estimer l’intensité des tremblements de terre préhistoriques en Bretagne
La sismicité instrumentale est enregistrée continuellement par des appareils modernes calibrés à l’échelle mondiale et organisés en réseaux globaux. La puissance des séismes enregistrés par ces réseaux est appelée Magnitude. La sismicité historique quant à elle représente l’activité sismique déduite de l’analyse des dégâts infligés au bâti et autres structures humaines par les tremblements de terre des temps passés, lorsque les sismomètres n’existaient pas.
La puissance de ces séismes anciens est évaluée selon les gradations d’une échelle d’Intensité sismique épicentrale, de type échelle msk. La sismicité historique s’appuie également sur les écrits anciens relatant des destructions ou décrivant les réactions de la population. De très nombreux malentendus et interprétations erronées viennent de la confusion fréquente faite dans les médias entre Intensité et Magnitude. Nous verrons au cours de l’exposé comment corriger, pour la Bretagne, les erreurs dues à cette confusion.
La sismicité instrumentale du Massif armoricain place cette région dans les zones d’aléas faibles à modérés. Plusieurs séismes récents ont été particulièrement étudiés, comme celui d’Hennebont, le 30 septembre 2002, ce qui permet de comprendre les causes de la sismicité régionale. La sismicité historique de l’Armorique mentionne des événements d’intensité msk faible relativement comparables à ceux de l’époque actuelle (Meucon, 1930 par exemple), mais signale que des événements d’intensité moyenne et potentiellement destructeurs se sont produits dans des régions proches de la Vendée (Bouin, 1799).
On trouve également dans la littérature et dans les médias des références à des séismes historiques prétendus de très forte intensité msk (Vannes, 1289 ; Locmariaquer, 1722) qui aurait pu abattre des menhirs. Pour ces dates, il est intéressant de noter que les catalogues historiques et la banque de données paléosismique européenne ahead ne mentionnent aucun événement dans les villes et régions alentours, ce qui est très surprenant pour des séismes supposés forts. Ces points seront discutés après un rappel simple des principales caractéristiques géologiques des séismes.
Le texte de sa contibution paraîtra dans le tome CIV des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne au printemps 2026.
