ISBLED Bruno

Archiviste-paléographe, conservateur général du patrimoine Aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine, président de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne de 2007 à 2023.

Publications :

  • Bruno ISBLED, Moi, Claude Bordeaux… Journal d’un bourgeois de Rennes au 17e siècle, Rennes, Apogée, 1992.
  • Bruno ISBLED, « Nouvelles rues, nouveaux noms », dans Gauthier AUBERT, Georges PROVOST (dir.), Rennes, 1720. L’incendie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020, p. 262-271.
  • Bruno ISBLED, « Louise de Quengo à la lumière des archives rennaises », dans Rozenn COLLETER, Daniel PICHOT, Éric CRUBÉZY (dir.), Louise de Quengo, Une bretonne du XVIe siècle, archéologie, anthropologie, histoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 71-99.

Bruno Isbled est intervenu au Congrès 2023 de la SHAB à Guérande sur le sujet suivant :

Seize ans avec la SHAB

Le texte de sa contribution est paru dans le tome CII des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 31-36.

Il est également intervenu au congrès 2021 de la SHAB à Rennes sur le sujet suivant :

La SHAB, hier et aujourd’hui.

Aux origines : de 1920 à la Seconde Guerre mondiale

La Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne (SHAB) est créée en 1920, alors que l’érudition bretonne est très affectée par la Grande Guerre : de nombreuses revues, comme la Revue de Bretagne, ou sociétés, comme l’Association bretonne, se sont arrêtées ou ont peine à repartir. Autour de la figure tutélaire de Barthélemy-Ambroise Pocquet du Haut-Jussé, qui a achevé en 1914 l’Histoire de Bretagne de La Borderie, et de son fils, un petit groupe d’archivistes départementaux, tous chartistes, d’érudits et de jeunes chartistes, souhaite alors, dès l’été 1918, réformer l’Association bretonne, la vieille Société provinciale, en imposant les principes de l’histoire méthodique et les « sciences auxiliaires » enseignées à l’École des chartes et en coupant tout lien avec l’action politique.

Après diverses péripéties et face au refus des dirigeants de l’Association bretonne, la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne tient sa première assemblée générale à Quimper, en septembre 1920. Sous l’égide de Mgr Duchesne et de Joseph Loth, savants reconnus et présidents d’honneur, et avec le soutien de l’Université, notamment de Georges Dottin, doyen de la Faculté des lettres, un programme très ambitieux, purement scientifique, est défini : l’histoire de la Bretagne depuis les origines, y compris l’archéologie et la langue. Sous les présidences successives de B.-A. Pocquet (1920-1926), Roger Grand (1927-1928) et Henri Bourde de La Rogerie (1928-1942), la SHAB publie des Mémoires et un riche Bulletin.

Intermède : 1945-1975

Nommé à la chaire d’histoire de la Bretagne créée en 1941, Barthélemy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé, le fils du fondateur, accède à la présidence l’année suivante et renforce le lien avec les autres sociétés bretonnes en créant la Fédération des sociétés savantes, dont la présidence est confiée à Gabriel Le Bras, nouvel étendard prestigieux. À partir de 1949, les assemblées générales deviennent les congrès de la Fédération, mais la SHAB reste une société modeste par les effectifs ; le système s’essouffle quelque peu sous la présidence du successeur de Pocquet, l’historien du droit Jacques Brejon de Lavergnée (1965-1975). La convivialité des congrès demeure (« la grande excursion » et les agapes), mais les communications ne sont pas toutes publiées dans des Mémoires qui peinent à sortir.

La “Révolution Charpy” : 1975-1990…

Survient alors ce que l’on pourrait appeler la « Révolution Charpy ». Jacques Charpy, archiviste du Finistère depuis 1959, est nommé en Ille-et-Vilaine en 1973 ; il prend la présidence de la Société en 1975. Il renouvelle profondément le comité qui la gouverne, en y augmentant notablement le nombre d’universitaires et de conservateurs (archives, archéologie, musées). Prenant acte de la professionnalisation de la recherche et de la conservation du patrimoine, il bénéficie de la vitalité de l’Université, qui s’investit fortement dans une histoire régionale renouvelée, étudiée par de nombreux chercheurs, de la maîtrise au doctorat, et du dynamisme de l’Inventaire de Bretagne. Il remet sur pied la Fédération en 1978, en arrachant pour les sociétés fédérées des subventions dans le cadre de la Charte culturelle de 1977.

Les congrès prennent la forme qu’ils ont jusqu’à aujourd’hui : trois jours, des séances de communications, des excursions, une séance publique, un thème à l’étude, à côté du thème local, des actes publiés l’année suivante, dans les Mémoires, dont la pagination croît et où sont introduits des « Bulletins historiques », états de la question confiés à des universitaires ou des conservateurs, comme une introduction au présent congrès.

… jusqu’à nos jours

Les successeurs de Jacques Charpy, Catherine Laurent (1990-2007) puis Bruno Isbled, également conservateurs d’archives, poursuivent sur cette lancée, avec quelques inflexions, notamment la fructueuse collaboration éditoriale avec les PUR, le site Internet (2003) qui permet l’accès facile et gratuit à toute la richesse accumulée dans les Mémoires, et la fusion en 2017 avec la Fédération des sociétés historiques de Bretagne. Malgré un contexte moins favorable, la SHAB veut rester ainsi l’interface entre le monde de la recherche et celui des sociétés historiques, fidèle à son rôle de passeur.

Le texte de sa contribution est paru dans le tome C (2021) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 29-92.