Philippe Hamon, lors du congrès du centenaire de la SHAB à Rennes, novembre 2021. Photo : FB

HAMON Philippe

Professeur d’histoire moderne à l’Université Rennes 2, est spécialiste du XVIe siècle ; depuis une quinzaine d’années, il travaille sur les guerres de Religion en Bretagne – et en particulier la période de la Ligue.

Publications :

  • Philippe HAMON, « Rennes au temps de la Ligue : pouvoir municipal et pouvoirs dans la ville » dans Philippe HAMON, Catherine LAURENT (dir.) Le pouvoir municipal de la fin du Moyen Âge à 1789, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. “Histoire”, 2012, p. 271-284 .
  • Philippe HAMON, « Paradoxes et l’ordre et logiques fragmentaires : une province entre en guerre civile (Bretagne, 1589) », Revue historique, no 671, juillet 2014, p. 597-628.
  • Philippe HAMON,« Prospérer dans la guerre ? Redon pendant la Ligue (1589-1598) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 121, no 2, juin 2014, p. 83-106.

Il est intervenu au congrès 2021 de la SHAB à Rennes sur le sujet suivant :

La Bretagne et les guerres de Religion : de l’effacement au renouveau (1920-2020)

L’historiographie de la période des guerres de Religion, en Bretagne, est marquée par une polarisation très ancienne sur le temps de la Ligue, seule période pendant laquelle la province est très activement impliquée dans la guerre civile. Au cours du dernier siècle, les travaux ont connu d’abord une nette régression, après les grandes heures des années 1850-1914, avant que ne s’amorce progressivement un renouveau, qui est devenu spectaculaire à partir des années 1980.

Le reste de la période est logiquement resté plus dans l’ombre. Cependant certains dossiers ont été renouvelés, par exemple l’étude de l’« échec » protestant en Bretagne et celle des rapports entre la province et une monarchie profondément perturbée par les guerres civiles et qui oscille entre demandes urgentes (financières en particulier) et velléités de réformes en profondeur. Plusieurs travaux laissent penser que la territorialisation bretonne, institutionnelle et socio-politique, sort finalement renforcée de ces épreuves.

D’autre part, avec la diffusion du concept d’« Âge d’or » breton pour les années 1530-1670, s’est posée la question de la place et des effets de ce temps de crise au sein de ce cycle, depuis les fondements économiques jusqu’aux ancrages religieux. Il s’agit de prendre la mesure des dégâts, et parfois de les relativiser mais aussi de faire apparaître, y compris de façon contre-intuitive, des opportunités liées à la crise même.

Enfin, l’étude de cette dernière montre ce que le dossier breton peut apporter à des débats historiographiques très actuels sur la période, et au-delà. Cela vaut pour la place du religieux dans les « guerres de Religion » mais aussi pour la réflexion sur le rôle de l’événement en lien avec les formes prises par la politisation des acteurs, ou encore pour l’essor de la « police » et de l’encadrement social.

Le texte de sa contribution est paru dans le tome C (2021) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 255-273.