CROIX Alain

Professeur émérite d’histoire moderne à l’Université Rennes 2.

Publications :

  • CROIX, Alain, La Bretagne aux XVIe siècle et XVIIe siècle : la vie, la mort, la foi, Paris, Maloine, 1980, 2 vol.
  • CROIX, Alain (dir.), La Bretagne d’après l’itinéraire de monsieur Dubuisson-Aubenay, Rennes, Presses universitaires de Rennes/Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, 2006.
  • CROIX, Alain, RAPPILLIARD, Marc, Photographes, tradition & modernité en Bretagne, Châteaulin, Locus Solus, 2022.

Il a introduit le congrès 2021 de la SHAB à Rennes avec la communication suivante :

Un demi-siècle d’histoire en Bretagne : témoignage.

L’âge de l’intervenant est un critère important pour son propos, qui se veut un retour sur expérience et un témoignage sur ce qui caractérise une part essentielle de l’historiographie bretonne depuis une soixantaine d’années. Témoignage, avec les limites que cela implique…

Évoquer, donc, le tournant des années 1960, en essayant de souligner ses multiples aspects et leur effet d’entraînement, dont l’aboutissement symbolique mais révélateur est la publication en 1969 de la première Histoire de la Bretagne « moderne ». Évoquer les principaux acteurs et le « hasard » de leurs spécialités, qui oriente durablement les progrès historiographiques : Jean Delumeau et Pierre Goubert puis celui qui est un peu l’héritier des deux, François Lebrun, tous trois spécialistes d’histoire moderne.

Les questionnements de ces historiens sont en lien très fort avec ce qui fait alors avancer l’histoire à l’échelle nationale et bientôt internationale, et ils connaissent très vite une application au champ breton : une génération d’historiens et historiennes, œuvrant dans toutes les périodes de l’histoire, laboure l’histoire de la Bretagne en renouvelant profondément nos connaissances tout en restant bien en prise avec le travail de leurs collègues ailleurs en France et au-delà.

L’avance acquise lors de cet « âge d’or » de l’histoire en Bretagne se perd un peu ensuite, dans la mesure où l’exemple privilégié breton se banalise, dans la mesure aussi où, peu à peu, l’ancrage régional (ou local) de la recherche historique cède un peu partout le pas face à d’autres préoccupations et questionnements.

Il demeure cependant des accents qui continuent à donner à la production bretonne une originalité marquée, tels le travail sur l’image, plus récemment sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’histoire populaire », et peut-être plus encore en matière de vulgarisation historique, grâce notamment à la conception ouverte de l’édition scientifique qu’a développée Pierre Corbel, jusqu’à faire des Presses universitaires de Rennes la première maison française d’édition universitaire.

Le texte de cette contribution est paru dans le tome C (2022) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 21-28.