CLOUIN Étienne
Mine et métallurgie en Mené : les hommes et le fer autour de la forêt de la Hardouinais, de l’âge du fer au XIXe siècle
Étienne Clouin a présenté une communication sur ce sujet lors du congrès de la SHAB à Loudéac en septembre 2024.
Le gueulard du haut fourneau s’est tu, et repose désormais sous les lierres, au pied de l’étang. Deux siècles plus tôt, l’usine de la Hardouinais était encore l’un des maillons de la sidérurgie bretonne moderne, alimentant en fonte celle du Vaublanc. Le four et ses activités connexes, forges, charbonnières et mines de fer, participaient alors activement à la vie et à l’économie locale, avant de disparaitre lentement du paysage et des esprits.
Mais ces traces des œuvres anciennes ont-elles été tout à fait oblitérées par le temps ? L’histoire, et avec elle les vestiges archéologiques nous prouvent un peu plus, chaque jour, que les marques du passé sont difficiles à effacer. L’image du haut fourneau persiste dans les esprits, la métallurgie dans les noms des terres et hameaux, et les fruits des gestes des forgerons ressurgissent sous les souches, les labours, ou bien les coups de truelles des archéologues.
Aussi, ce n’est non plus deux siècles, mais désormais deux millénaires d’activités métallurgiques qui s’offrent aujourd’hui à nos yeux. Autour du massif de la Hardouinais, on reconnaît en effet, depuis peu, plus d’une cinquantaine d’indices de productions métallurgiques anciennes. Ceux-ci vont alors de l’extraction à la forge, en passant par la transformation du minerai en métal, et sont datés de la protohistoire à la période moderne, en passant par le Moyen Âge. Il s’agit désormais de comprendre les formes qu’ont prises ces activités au cours du temps.
Ce qui différencie, d’une part, l’activité de l’âge du Fer de celle des périodes médiévales, mais, aussi et surtout, celles du premier Moyen Âge des ateliers plus tardifs. L’étude des vestiges archéologiques, des scories et déchets qui leur sont associés, couplés à l’analyse chimique de ces derniers, nous permettent d’approcher les questions liées à l’évolution technique des pratiques.
Ils apportent également de précieux éclairages sur l’intégration des producteurs dans leur environnement, nous renseignant sur les stratégies d’implantation et d’approvisionnement des ateliers en matière première. Autant de pièces qui restaient jusqu’alors muettes dans les sources anciennes jusqu’à l’apparition du haut fourneau à l’époque moderne, et qui dessinent désormais les limites d’un terri
Étienne Clouin est doctorant en Archéologie sous la direction de Pierre-Yves Laffont, Cécile Le Carlier et Florian Sarreste à l’université de Rennes 2 et au sein du bureau d’étude Eveha, rattaché à l’UMR 6566 CReAAH, Ses travaux de thèse s’attachent à documenter la métallurgie primaire médiévale sur le Massif armoricain.
Ils ambitionnent de saisir les dynamiques de l’activité depuis le premier Moyen Âge jusqu’à l’aube de la période moderne, et de répondre ainsi aux questions liées à l’évolution des techniques de réduction, de mise en lumière des réseaux d’approvisionnement en matière première des ateliers, ainsi que de caractériser les particularités chimiques et structurelles des différentes aires d’activités dans leurs contextes géologique et humain.octorant en archéologie et archéométrie, paléométallurgie.