CHALINE Olivier
Professeur d’histoire moderne à l’Université Paris IV, Sorbonne Université.
Domaines de recherche : France XVIIe-XVIIIe siècles, notamment les parlements ; Europe centrale, surtout les pays de la Couronne de Bohême ; guerre sur mer et sur terre.
Publications :
- Gauthier AUBERT, Olivier CHALINE (dir.), Les Parlements de Louis XIV. Opposition, coopération autonomisation ?, Rennes, Presses universitaires de Rennes/Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, 2010.
- Olivier CHALINE, Le règne de Louis XIV, Paris, Flammarion, 3e éd., 2015.
- Olivier CHALINE, La mer et la France, Paris, Flammarion, 2016.
Il est intervenu (avec Pierrick POURCHASSE) au congrès 2021 de la SHAB à Rennes sur le sujet suivant :
La Bretagne, de l’« âge d’or » à la frontière maritime d’État
Aux XVIe et XVIIIe siècles, la navigation commerciale bretonne ne profite pas pleinement de « l’âge d’or » de la province en raison d’un nationalisme économique croissant et de la concurrence de la flotte des Provinces-Unies. Cependant, les activités maritimes se maintiennent et nombre d’entre elles prennent une nouvelle dimension au XVIIIe siècle avec le développement des grands ports tournés vers l’outre-mer, le dynamisme du cabotage et les nouvelles opportunités offertes par les progrès techniques à l’exemple la pêche sardinière. Depuis les travaux novateurs d’André Lespagnol sur Saint-Malo, les recherches universitaires ont posé un nouveau regard sur les multiples activités des petits ports ainsi que sur la complexité des sociétés littorales.
La frontière maritime n’est pas en Bretagne une nouveauté de l’État royal des Bourbons. C’est une réalité dès la période ducale : en 1512, le naufrage de la Cordelière en témoigne. Mais les descentes se font désormais moins vers l’Angleterre et le Pays de Galles que vers le continent, breton ou non. Fortifier le littoral est une constante, tout comme mobiliser les hommes en cas d’incursion sur la côte.
Ce qui change, c’est l’affirmation loin de Paris et de Versailles au cours du XVIIe siècle de la puissance militaire française face à l’Angleterre et aux Provinces-Unies. Une nouvelle géographie militaire se dessine avec la construction d’une marine de guerre d’État : elle est faite d’arsenaux, de fortifications et de circonscriptions des classes. Le roi saisit les hommes et les ressources, apporte aussi l’emploi et les marchés, encourage la course. Mais c’est devant les côtes bretonnes qu’ont lieu blocus et combats.
Le texte de sa contribution est paru, sous le titre “La Bretagne et la frontière maritime d’État”, dans le tome C (2021) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 289-301.