BOURGÈS André-Yves

Chercheur associé au CRBC (UBO, Brest).

Publications :

  • André-Yves BOURGÈS, Le dossier hagiographique de saint Melar. Textes, traduction, commentaires, Britannia monastica, vol. V, 1997.
  • André-Yves BOURGÈS, Le dossier littéraire de saint Goëznou et la controverse sur la datation de la vita sancti Goeznovei, Morlaix, Les lettres morlaisiennes, coll. “H comme Humanités”, 2020.

Il est intervenu au congrès 2021 de la SHAB à Rennes sur le sujet suivant :

De Mgr Duchesne à la Vallée des saints : un siècle d’avatars hagiologiques en Bretagne (1920-2020)

L’histoire de la recherche sur la matière hagiographique bretonne de 1920 à 2020 peut faire l’objet d’un récit découpé en trois séquences. Les deux premières s’enchaînent et se complètent en s’opposant (thèse et antithèse) : à la situation des années 1920-1940, où l’hypercritique avait fini par tuer la critique des textes hagiographiques, succéda, au tournant des années 1960, ce que le regretté Pierre Riché a qualifié de « réveil de la Belle au Bois Dormant », avec un retour en force des études hagiologiques bretonnes, dont témoignent, en fin de période, l’organisation à Landévennec en 1985 du colloque sur la Bretagne au haut Moyen Âge et, en 1988, la création du Centre de recherches et de documentation sur le monachisme celtique (CIRDoMoC).

En revanche, la troisième séquence, qui a débuté avec les années 1990, n’a pas permis la résolution dialectique de l’opposition antérieure : au contraire, elle a mis à jour une sorte de fracture, qui n’est d’ailleurs pas spécifique à l’hagiologie, entre la démarche scientifique et ce qui en est perçu par le public.

Celui-ci, quel que soit son sujet d’intérêt, est légitimement à la recherche d’une approche vulgarisatrice, qui fait trop souvent défaut : des projets ambitieux, populaires, mais ambigus, tels ceux du Tro Breiz ou de la Vallée des saints, ne répondent à cette demande que par des approches de type hagio-traditioniste, pour lesquelles la transcendance de la tradition l’emporte sur la modernité et l’esprit critique.

La Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, qui a joué un rôle à la fois de témoin et d’acteur dans l’évolution de la recherche hagiologique depuis un siècle, se doit en conséquence de poursuivre sa mission en encourageant, au surplus des activités de recherche, le développement d’une vulgarisation de qualité, qui oblige les chercheurs à plus de simplicité et les amateurs à plus de rigueur.

Le texte de sa contribution est paru dans le tome C (2021) des Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, p. 153-169.

http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo226987