La parution annoncée d’un monumental Grand dictionnaire historique des saints et saintes de Bretagne

Les éditions Skol Vreizh, bien connues comme étant basées à m’ancienne manugfacture des tabacs de Morlaix, annoncent la sortie en octobre prochain de cet ouvrage qu’elles présentent comme l’aboutissement d’une vie de chercheur.  Ce chercheur, c’est Bernard Tanguy, disparu en 2015 et dont on n’a pas beaucoup parlé depuis. Qui donc était-il ?

Originaire de l’ancienne commune de Laniscat, près de Gouarec, dans les Côtes d’Armor, issu d’une famille de petits paysans, Bernard Tanguy obtient une licence de lettres modernes à l’université de Rennes. En 1965, il devient le collaborateur du chanoine Falc’hun qui est, selon André-Yves Bourgès, « une des plus grandes figures des études linguistiques bretonnes ». Ensemble, ils font paraître une série en trois volumes sur « Les noms de lieux celtiques ».

En 1973, Bernard Tanguy soutient à Brest une thèse restée inédite sur les « Recherches autour de la limite des noms gallo-romains en -ac en Haute-Bretagne » dans laquelle il réévaluait les théories émises par Joseph Loth quatre-vingt-dix ans plus tôt sur l’émigration bretonne en Armorique.

En 1977, il publie « Aux origines du nationalisme breton » en deux volumes dans la collection 10-18 et dans lesquels il produit une analyse critique des fondements idéologiques de textes de Théodore Hersart de La Villemarqué sur l’avenir de la langue bretonne.

Bernard Tanguy : un parcours de chercheur

Il y a lieu tout d’abord de souligner combien tous ceux qui l’ont connu ont loué sa modestie. Sa production scientifique a été considérable : articles de revues, participation à des colloques, contribution à de multiples ouvrages, travaux de vulgarisation… Il était devenu la référence incontournable en matière d’onomastique et de toponymie. Il publie coup sur coup au début des années 1990 le dictionnaire des noms de communes du Finistère, puis celui des Côtes-d’Armor.

De l’onomastique à l’hagiologie, il n’y a qu’un pas, puisque quantité de toponymes en Basse-Bretagne sont formés sur la base d’un nom de saint ou de sainte. Bernard Tanguy s’est tellement intéressé aux vies de saints bretons qu’il en est venu, selon l’historien Jean-Yves Éveillard, à faire de l’hagiologie bretonne sa seconde spécialité. Il a ainsi co-organisé des colloques sur saint Hervé, saint Pol et Saint Mathieu, notamment.